Itinéraire d'un enfant intérieur blessé....
Nos âmes traversent au fil des incarnations, pour ceux qui en ont la croyance, ou au fil d'une vie donnée, tout en tas d'évènements qui vont les teinter émotionnellement. Cette couleur émotionnelle peut correspondre à une blessure. Quand c'est le cas, cela veut dire que notre âme porte des peurs, de la tristesse, de la colère, de la frustration. La conséquence de tout ceci est une tendance à s'autolimiter, à se dévaluer, à ne pas s'aimer soi-même, tant que cette blessure n'est pas prise en conscience, identifiée et soignée.
Les mémoires transgénérationnelles ou familiales....
Lorsqu’un drame se produit dans une famille, si ce drame n’est pas « accepté », si le ou les deuils liés à ce drame ne sont pas faits, l’émotion négative ressentie par votre ancêtre va s’engrammer dans l’inconscient collectif de la famille, comme une blessure émotionnelle qui devient un héritage inconscient pour les descendants de cette famille, c'est cela, la mémoire transgénérationnelle..
Et il y a clairement un effet de lignée. Quand c’est une ancêtre femme qui est à l’origine de la blessure émotionnelle, donc de la mémoire transgénérationnelle, elle va la « léguer » préférentiellement à ses filles, ses sœurs, ses nièces, c’est-à-dire à sa lignée féminine….Quand c’est un homme, il va « léguer » préférentiellement sa blessure émotionnelle aux hommes de la famille, c’est-à-dire à sa lignée masculine. Il existe cependant quelques rares cas d’exception.
Une fois qu’une blessure émotionnelle est engrammée dans une lignée, elle peut perdurer de nombreuses générations et donc impacter de façon négative, de nombreuses générations de femmes ou d’hommes…..
Une mémoire transgénérationnelle peut, en effet, nous bloquer émotionnellement, contribuer à ce que nous mettions en place inconsciemment des scénarios d’auto-sabordage, des schémas d’auto-dévaluation, des phobies, des schémas d’échec récurrents….etc….en bref, ces mémoires sont un véritable fardeau qui nous alourdie, qui nous empoisonne, nous ralentie.. jusqu’à ce que l’on en prenne conscience ! Et une blessure émotionnelle ne se contente pas toujours d’être une émotion…..elle peut s’engrammer sous forme d’une simple faiblesse physique d’une partie du corps qui est en lien avec la nature de l’émotion ou de façon plus profonde, sous forme d’une maladie qui peut devenir congénitale : le foie par exemple est symboliquement l’organe de la colère. Quand une mémoire transgénérationnelle a généré de la colère qui n’a jamais été évacuée, la lignée peut souffrir d’une simple fragilité du foie, comme d’une maladie beaucoup plus grave (hépatite, cirrhose…).
S’il s’agit pour citer un autre exemple d’une mémoire de déracinement (mémoire d’exil, d’exode, ) les jambes peuvent être touchées par un souci de santé, la vessie également….les personnes souffrant d’infections urinaires chroniques souffrent en réalité d’un « conflit de territoire » (mémoire de territoire saisi par la force par exemple, les agressions sexuelles dont le viol caractérisé ; font partie de ces mémoires-là, le territoire intime a été saisi par la force…).
Lise Bourbeau, dont nous vous recommandons la lecture de ses différents ouvrages, décrit 5 types de blessures émotionnelles, certaines s'entremêlant et interagissant parfois : la blessure de l'abandon, la blessure de rejet, la blessure de la trahison, la blessure de l'humiliation et la blessure de l'injustice. Autant de blessures qui nous font souffrir et qui conditionnent parfois pendant très longtemps le déroulement de nos vies, en nous ralentissant dans notre évolution.
Comment ces blessures émotionnelles prennent-elles vie ?...
Ces blessures émotionnelles prennent leur source dans les relations et les liens que nous avons avec nos parents ou avec les adultes que nous assimilons comme tels, et ce dans les premières années de nos vies. Ce sont des situations vécues lors de notre enfance qui ouvrent les blessures émotionnelles telles que le sentiment d'abandon par exemple. Nous ressentons le sentiment d'abandon lorsque nous sommes nés sous X, lorsque nous perdons notre mère pendant notre enfance mais également parfois,et de façon beaucoup plus basique, lorsque notre mère nous laisse à la crèche ou chez la nourrice. Cette séparation peut être ressentie comme une vraie déchirure
Cette blessure ainsi activée va persister dans notre Etre, même quand nous passons à l'âge adulte. Elle est portée par ce que l'on appelle notre enfant intérieur.*
Qu'est ce que l'enfant intérieur ?....
Voici la définition que l'on peut trouver sur wikipedia : "L'enfant intérieur désigne la part enfantine ou infantile de l'adulte - part liée au fonctionnement primaire, instinctif de l'enfant - dans nombreuses approches thérapeutiques contemporaines. Inspirée par les travaux de Carl Gustav Jung sur l'archétype de l'enfant ou Puer Aeternus, la notion d'enfant intérieur se base sur l'idée que « nous avons tous été des enfants et cet enfant vit encore en nous »1 d'où les tendances observées dans le psychisme de tout adulte qui sont à la fois régressives (retour à un stade enfantin) et régénératrices (visant une croissance). Pour Jung un archétype, ou une formation de l'inconscient collectif, est une constante humaine qu'on retrouve exprimée de différentes façons à travers le temps et les cultures. Ainsi, pour l'archétype de l'enfant les personnages de lutins (ou gnomes, ou elfes) dans les légendes, alternativement joueurs, sages ou cruels, en seraient des représentations typiques".
L'enfant Intérieur peut être considéré comme les Mémoires de nos ressentis jusqu’à la « maturité » ou encore comme l'image qu'il y a, dans le cœur de chaque adulte, un enfant qui pleure mais aussi un enfant qui rit et joue. Et cette dernière représenation de l'Enfant Intérieur soulève en nous un certain nombre d'interrogations : "Pourquoi m’occuper de l’enfant que je ne suis plus ? Je suis adulte". "Quel intérêt aurais-je à retourner en arrière ?"*1
Jusqu’à l’âge de 6/7 ans, l’enfant utilise davantage les qualités de l’hémisphère droit du cerveau dont le fonctionnement est linéaire, intuitif, spontanée et holistique. Le manque de soins et les traumatismes de l’enfance endommagent certaines connexions de cet hémisphère.* C’est pourquoi la guérison passe par la reconnexion à celui-ci. La guérison revient donc ainsi à se reconnecter à sa créativité, à son essence, à son Soi, à son Soi-m’aime.
En grandissant, nous nous sommes adaptés à des contraintes familiales, sociales et culturelles qui nous ont éloignés de notre nature authentique, aimante et créative symbolisée par l’image de l’enfant. C'est cette évolution vers "l"adulte" que nous devenons, qui freine considérablement la réconciliation avec l’enfant que l'on a en soi. Autant de souffrances en perspectives à force de nager à contre courant et à force de nous éloigner de notre nature profonde. Lorsque l'on porte des mémoires de déracinement et d'abadon, notre enfant intérieur est particulièrement meurtri.
Il est donc essentiel de prendre conscience de nos blessures portées par notre Enfant Intérieur et d'entamer un processu de guérison émotionnelle et de réconcilier cet Enfant avec notre Adulte.
Pourquoi active-t-on ou non une blessure émotionnelle ?
Pourquoi certains individus activent une blessure émotionnelle et que d'autres ne vont pas l'activer en ayant vécu pourtant la ême situation ? la différence repose sur notre "histoire" d'âme. Nous faisons partie d'un "tout", certes, mais notre âme existe aussi de façon individualisée et elle a sa propre histoire.
L'histoire de notre âme est la résultante de nos mémoires karmiques, pour ceux qui en ont le croyance, et de nos mémoires familiales (ou mémoires ancestrales ou mémoire transgénérationnelle). Nous ramenons de nos vies antérieures les blessures que nous n'avons pas réussi à transmuter et nous héritons de nos familles, plus exactement de nos lignées, des mémoires engrammées dans l’inconscient collectif de cette lignée. Certains membres de la famille, à certaines générations vont faire ressortir cette mémoire de façon totalement inconsciente...En résumé, nous "ré-activons" des blessures déjà présentes dans nos âmes,, plus que nous les activons pour la 1ère fois.
A noter que l'on ne s'incarne jamais par hasard dans une famille....nous nous incarnons toujours dans la famille qui porte des mémoires transgénérationnelles identiques à nos mémoires karmiques non transmutées.....afin de nous donner d'autant plus l'opportunité de réactiver nos blessures, d'en prendre ainsi conscience et de les guérir si on se sent prêt à le faire.
Histoire d'un auto-sabordage programmé......
Toutes les blessures émotionnelles que porte notre enfant intérieur sont un véritable handicap dans notre progression. Elles nous ralentissent sur son chemin de vie, elles nous freinent, nous polluent, nous étouffent. Elles sont comme un véritable poison qui coulent dans nos veines qui a pour conséquences que nous fassions les mauvais choix, que nous ne soyons pas centrés, pas à l'écoute de notre voix intérieure, de nos guides. Ce sont ces blessures qui font que nous pouvons vivre des schémas récurrents d'échec, de souffrance, de manque d'estime de soi, de dévaluation, tant qu'on ne les prend pas en conscience et qu'on ne travaille pas sur leurs causes, toujours en conscience.
Il est donc intéressant lorsqu'on se sent prêt, d'aller nettoyer ces mémoires toxiques mais il ne faut nettoyer que ce qui se présente et qui bloque et pose problème. Il est inutile d'aller ouvrir des portes qui n'ont pas à être ouvertes dans cette vie présente.
La finalité de chacune de nos incarnations est que nous vivions dans le moment présent, pas que nous soyons en permanence tournés vers le passé. Le fait de reconnecter des vies antérieures et des mémoires familiales est, certesl intéressant mais il faut le faire uniquement quand il apparaît que c'est nécessaire et il faut savoir couper les liens toxiques du passé pour revenir, pour de bon, dans l'instant présent et vivre pleinement "ici et maintenant".
Léticia Animalspirit